Séries

Les comebacks en F1 : Niki Lauda, un pari gagnant ?

[SÉRIE] Alors que la saison 2018 touche à sa fin, le mercato 2019 se clôture tout juste. Deux retours que l’on pensait impossibles viennent animer la grille: celui de Robert Kubica, neuf ans après sa dernière aventure avec Renault, ainsi que celui de Daniil Kvyat avec Toro Rosso, après une pause plus courte. Ils ne sont cependant pas les premiers pilotes à faire leur retour dans l’histoire de la Formule 1, d’autres l’ont fait avant eux. C’est le cas d’un certain Niki Lauda.

Tout fan de Formule 1 connaît l’Autrichien Niki Lauda : entre ses titres mondiaux avec Ferrari, son accident lors du Grand Prix d’Allemagne 1976 où il manqua de peu de mourir et son retour six semaines plus tard sur les pistes. Un comeback qui s’est d’ailleurs fait dans la douleur, puisqu’il a dû abandonner le titre à son plus grand concurrent : James Hunt. Une rivalité qui a tellement marqué l’histoire de la Formule 1, qu’elle a donné l’idée à Ron Howard de la raconter dans le film « Rush ».
« L’Ordinateur », comme on surnommait Lauda pour son approche de la course, n’a pas connu que des beaux jours avec la F1, ce qui l’a même poussé à s’en séparer un certain temps.

Sortir par la petite porte

Après une saison 1978 satisfaisante, 1979 se révèle catastrophique pour l’Autrichien. Au volant d’une Brabham BT48 totalement ratée, il ne termine que deux fois dans les points de toute la saison : sixième en Afrique du Sud et quatrième en Italie. À Watkins Glen, dernière manche du championnat, il quitte brutalement l’écurie à la surprise générale, excédé de ne pouvoir se battre avec les meilleurs à cause d’une monture incapable de jouer les premiers rôles.

Il va ainsi rester éloigné des circuits pendant deux ans, s’occupant de Lauda Air, la compagnie aérienne qu’il vient de fonder. Revenant comme consultant pour une chaîne de télévision à l’occasion du Grand Prix d’Autriche 1981, il est rapidement repris par le virus de la compétition. La saison 1982 le voit ainsi reprendre sa carrière chez McLaren, comme équipier de John Watson. Les mauvaises langues disent alors qu’il court juste pour renflouer les caisses de sa compagnie aérienne alors mal en point.

Le retour gagnant

Ces mauvaises langues, Lauda les fera taire au bout de trois courses, remportant le Grand Prix des Etats-Unis Ouest. Parti deuxième sur la grille derrière De Cesaris, il passe l’Italien dans le quinzième tour, avant de s’imposer devant Rosberg et Patrese après avoir outrageusement dominé la course.

Malgré une saison 1983 discrète, il fait taire même les plus sceptiques en 1984. Cinq victoires au compteur et une régularité supérieure à Prost, il réussit à décrocher le titre pour un demi-point face au Français. Il s’agit de l’écart le plus serré jamais enregistré entre un champion du monde et son dauphin. Pour sa dernière saison en 1985, il ne gagne qu’une course, sa vingt-cinquième et dernière victoire en carrière sur le tracé de Zandvoort.

Lauda quitte la F1 en tant que pilote et revient à ses premières amours. Il devient consultant pour Ferrari entre 1992 et 1995. Ensuite, il occupe le poste de directeur exécutif de l’écurie Jaguar entre 2000 et 2002. Il est désormais président non-exécutif de Mercedes depuis 2012. Peu de retours dans le monde de la Formule 1 ont connu autant de succès que celui de Lauda. L’Autrichien a été capable, malgré deux ans de pause, de retrouver son niveau et redevenir champion du monde.

Pierre Laporte

Né avec le rêve de rejoindre Schumacher, Senna ou encore Prost au firmament de la Formule 1, aujourd'hui j'essaie de raconter leur histoire, ainsi que celle de tous les pilotes et de toutes les écuries qui ont fait, font et feront la légende d'un des plus beaux sports du monde.

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